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Les financements du FIDA : un tremplin pour la sécurité alimentaire dans les pays de l´Afrique de l´Ouest et du Centre

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Les défis que présente la réduction de la pauvreté dans les pays en voie de développement en général, et dans les pays de l´Afrique de l´Ouest et du Centre en particulier, ne sont plus à démontrer. Les initiatives qui permettront à ces derniers de sortir des difficultés économiques ne se limitent pas à la seule bonne gouvernance politique des États, ni à leur seule volonté économique solitaire, mais passent par l’effort conjugué des gouvernements et des Institutions Financières Internationales en vue de financer la stabilité économique par des investissements massifs dans le secteur agricole, secteur très prometteur pour une croissance diversifiée, la sécurité alimentaire, et la nutrition. Dès lors les institutions financières internationales comme le Fonds International de développement agricole (FIDA) jouent un rôle crucial dans la mise en œuvre de cette politique de croissance économique en se basant sur les Objectifs de de Développement Durable (ODD). 

L’Afrique possède une riche variété de zones agro-écologiques, qui vont des forêts ombrophiles marquées par deux saisons des pluies à une végétation relativement clairsemée, sèche et aride, arrosée une fois l’an. Avec sa forte proportion de jeunes, la population africaine estimée à 1 308 064 195 d´habitants en 2019, par la World Population Review, d’un côté, et la disponibilité de terres cultivables de qualité, de l’autre, sont des atouts majeurs qui constituent, pour le continent, un avantage considérable par rapport aux autres. «L’Afrique est en passe de devenir un continent stratégique pour l’industrie agro-alimentaire mondiale, avec 60% des terres non cultivées au monde» a déclaré dans son discours lors du forum de l’agribusiness à Kinshasa en 2015, Priya GAJRAJ, ancienne Directrice du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) en République démocratique du Congo (RDC). Si cette diversité constitue un énorme atout, elle représente tout de même un défi majeur pour le développement agricole de l’Afrique dans la mesure où le secteur agricole africain est constitué à 90% d’une population dont la plupart des membres sont analphabètes. 

De plus avec le manque d'infrastructures de base, l'insuffisance du crédit et de l'assurance, et les disparités ethniques et entre les sexes, on a l´ensemble des maux qui minent le développement de ce secteur. Cependant, depuis ces trente dernières années dans la majorité des pays de l´Afrique de l´Ouest et du Centre, on peut noter une amélioration, une évolution, voire une transition d´une agriculture de subsistance vers une agriculture de rente. C´est justement pourquoi l´économiste Philippe Hugon lors d´une interview affirme: «L’agriculture de rente procure 40% des recettes d’exportation de l’Afrique; elle est la principale source de revenus pour l’État». 

Comment les investissements du FIDA à travers sa division de l´Afrique de l´Ouest et du Centre (WCA) contribuent-ils à la sécurité alimentaire dans cette partie de l´Afrique? 

De prime abord, les enjeux de développement en Afrique sont énormes et nécessitent beaucoup d´investissements, mais aussi un fort d´appui technique. Travaillant dans cette perspective, le FIDA avec sa division WCA œuvre incessamment pour l´amélioration de l´agriculture en l´Afrique de l´Ouest et du Centre. Ainsi, depuis sa création en 1977, il s´est donné pour mission de combattre la faim, la malnutrition et la pauvreté par l'amélioration des moyens et des techniques agricoles et par la création et la modernisation d'activités agricoles ou commerciales en milieu rural, notamment moyennant des projets de micro finance gérés au niveau local. La mise en application de ces objectifs passe inéluctablement par le financement des projets de développement agricole gage d´une stabilité alimentaire régionale. 

Selon le Rapport annuel du FIDA 2018, les investissements dans la zone WCA sont passés de 129,4 millions d’USD en 2014 à 153,5 millions d’USD en 2018. Nous pouvons aussi y ajouter le financement de 372,6 millions d’USD la même année pour l´approbation de nouveaux projets, et plus de 1 321,7 millions d’USD investis par le FIDA dans le portefeuille régional en cours dans la zone WCA. L´exemple du Cap-Vert est représentatif avec une formation aux bonnes pratiques et techniques dispensée à 4 000 agriculteurs et éleveurs. Sans oublier le fait que plus de 100 installations de commercialisation et de transformation ont été construites, améliorant ainsi l’accès aux marchés. L´ensemble de ces résultats a pour conséquence immédiate l´amélioration des conditions des agriculteurs, et, par ricochet, la réduction de la pauvreté. 

Enfin, il conviendrait également de souligner que la mise en œuvre de ces objectifs passe également par la réalisation d´un certain nombre de projets phares dans la sous-région. Au nombre de ces projets, nous pouvons citer, entre autres : 

- Le Programme de développement de l’agriculture familiale dans les régions de Maradi, Tahoua et Zinder, ProDAF (Niger), le ProDAF-Zinder avec un financement total de 205 369 462 USD poursuit l´objectif de contribuer à assurer durablement la sécurité alimentaire et nutritionnelle et de renforcer les capacités de résilience aux crises des ménages ruraux des régions de Maradi, Tahoua et Zinder. Selon le Rapport d´évaluation du 30 décembre 2019, à mi-parcours le ProDAF a déjà touché 172 537 ménages soit 58% des 290 000 ménages bénéficiaires initialement prévus, aboutissant à des résultats comme l´augmentation des rendements et de la production agro-pastorale, la reprise de biomasse sur les terres pastorales, l´augmentation de revenus notamment pour les femmes et les jeunes, l’amélioration de la sécurité alimentaire et de l’état nutritionnel des ménages. Il faut aussi noter que les rapports d´évaluation ont été concluants à cet égard, ce qui a permis la mise en œuvre du ProDAF-Diffa financé à hauteur de 12,5 millions d’USD par le FIDA, afin de contribuer à assurer durablement la sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi que la résilience des ménages ruraux de la région de Diffa. 

- Le Programme de développement des filières, ou VCDP (Nigéria) est un projet ambitieux ayant pour objectif la réduction de la pauvreté rurale, l’augmentation de la sécurité alimentaire et l’accélération de la croissance économique réalisée de manière durable. Financé à hauteur de 302 434 081 USD, le projet a obtenu des résultats spectaculaires comme l´indique le Rapport d´évaluation du 2 octobre 2019: «Le VCDP, qui est entré en vigueur en octobre 2013, en est à ses 6 années de mise en œuvre avec un décaissement d'environ 89%». Cette performance positive dans la réalisation de l'objectif de conception, a permis au FIDA d’accorder un financement supplémentaire de 89,1 millions d’USD à la demande du gouvernement fédéral du Nigéria. On peut aussi noter qu’un total de 5373 emplois permanents et 26 827 emplois temporaires ont été générés grâce à l'intervention du programme. 

Nonobstant les résultats obtenus, il n´en demeure pas moins que la croissance économique a été lente ces dernières années. Le PIB n'a progressé que de 1,6% en moyenne dans la région WCA en 2015, bien que l'agriculture représente 30% de l'activité économique de la région et 60% des emplois. Qui plus est, l’insécurité alimentaire a augmenté dans la sous-région en raison du caractère imprévisible du climat et de la diminution des précipitations. Les augmentations prévues de la fréquence et de la gravité des inondations et des sécheresses ont soulevé des préoccupations sur la capacité des pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre à maintenir leur production agricole. Sans oublier la crise sanitaire liée à la COVID-19 qui vient compresser plus encore la précarité déjà très accentuée. L´ensemble de ces éléments est un signal fort qui doit inciter à pérenniser les financements et les investissements des institutions financières internationales, ceux du FIDA en particulier, dans leur action pour la sécurité alimentaire des pays de l´Afrique de l´Ouest et du Centre. C´est précisément dans cette optique que le Président Gilbert Houngbo, au cours d´une de ses visites sur le terrain, déclarait: «Le développement économique des pays africains passe par une agriculture efficace (...) si la situation s'améliore petit à petit, il reste beaucoup à faire». 

Plus engagés, les pays de l´Afrique de l´Ouest et du Centre, sont ainsi accompagnés dans leur marche résolue vers une économie prospère et maitrisée. L´apport de toutes les institutions financières internationales, et celui du FIDA en particulier semble être déterminant dans cette quête de la réduction de la pauvreté, qui s’efforcer de toucher toutes les couches de la société et d’intégrer les femmes et des jeunes, deux catégories que l´institution a inscrit au nombre de ses priorités. 


Par Amos AGOSSOU

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